Quand parler de coque ou contracture capsulaire ?

Lors d’une augmentation mammaire par prothèse, l’implant sera systématiquement reconnu comme un corps étranger par notre organisme. La conséquence est la formation systématique d’une capsule protectrice autour de l’implant; cette capsule  n’entraîne aucune gêne dans la très grande majorité des cas.

On parle de coque ou de contracture capsulaire quand cette capsule se contracte anormalement autour de l’implant, pouvant, selon les cas entraîne des douleurs ou détériorer la forme et la souplesse des seins (patiente qui trouve son sein dur). Le phénomène de coque peut apparaître dans les semaines ou plusieurs années après la chirurgie, et il peut toucher un sein ou les deux seins.

Il s’agit d’une complication liée à la mise en place d’une prothèse mammaire. C’est la cause la plus fréquente de réintervention après une chirurgie d’augmentation mammaire.


Stades de gravité d’une coque après une augmentation mammaire par prothèse ?

La classification de Baker classe les coques en 4 stades de gravité croissante : 

  • Grade I : la souplesse et la forme du sein sont normales.
  • Grade II : le sein est un peu dur, mais garde une apparence normale.
  • Grade III : le sein est dur, visuellement déformé, mais il n’y a pas de douleurs.
  • Grade IV : le sein est de consistance très dur, visuellement déformé, et est douloureux au toucher (implant classiquement très dur, très rond, et très haut)

Quelles sont les causes et la fréquence de la survenue d’une coque ou contracture capsulaire ?

L’explication de la survenue d’une coque n’est pas encore clairement établie. Elle serait liée à la survenue d’une inflammation dans la période post-opératoire.

Selon les publications, la coque est une complication rare qui survient dans 2 à 8 % des cas tout grades confondus. Les coques de grades 3 et 4, qui sont celles qui nécessitent une réintervention chirurgicale, sont plus rares et représentent 1 % des patientes.


Est-il possible d’éviter la survenue d’une contracture capsulaire ?

Il faudra dans tous les cas bien choisir ses prothèses mammaires pour diminuer le risque.

Les facteurs de risque les plus souvent retrouvés dans la littérature scientifique sont : 

  • Implant de consistance lisse.
  • Position de l’implant sous la glande mammaire (au dessus du muscle).
  • Voie d’abord péri-aréolaire.
  • Mise en place d’une prothèse de grand volume > 400 cc.
  • Survenue d’une inflammation dans la période péri-opératoire : contamination bactérienne, sérome ou hématome post-opératoire.

Les moyens de préventions utilisés pour diminuer la survenue d’une coque sont : 

  • La mise en place d’un implant texturé en position sous le muscle grand pectoral ou  dual-plan, par une incision sous le sein (sous-mammaire) semblerait diminuer le risque de coque.
  • Diminuer au maximum le risque de contamination bactérienne : conditions stériles de l’intervention avec changement régulier des gants, lavage de l’implant avec un antiseptique, utilisation du système Keller Funnel pour insérer la prothèse sans jamais la toucher.
  • Faire une hémostase méticuleuse afin de limiter aux maximum les saignements et le risque d’hématome post-opératoire.

L’augmentation mammaire par lipofilling, permet d’augmenter le volume des seins sans implant mais avec votre propre graisse. Il n’y a donc aucun risque de coque.


Quel est le traitement d’une coque liée à la mise en place de prothèses mammaires ?

Le traitement des stades précoces 1 et 2 repose essentiellement sur les massages.

Seuls les grade 3 et 4 qui entrainent douleurs et/ou déformations du sein nécessiteront un traitement chirurgical. Plusieurs gestes pourront être réalisés : 

  • Capsulotomie : la capsule est incisée dans plusieurs directions afin de « détendre » le sein.
  • Capsulectomie : la totalité de la capsule est retirée.
  • Changement de la loge de l’implant : passage en retro-glandulaire s’il était retro-musculaire et inversement.
  • Lipofilling.

La survenue d’une nouvelle récidive de coque est encore possible. Dans ce cas, il pourra être proposé de retirer complètement les implants et de les remplacer par de la graisse, dans le cadre d’un lipofilling des seins.