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Mastectomie prophylactique et reconstruction mammaire immédiate

Une mastectomie prophylactique consiste en l’ablation d’un ou des deux seins de façon préventive. Elle est indiquée chez des patientes présentant un haut risque de cancer du sein, le plus souvent  porteuses de la mutation BRCA1 ou BRCA2.

Chez ces patientes, la réalisation d’un ablation préventive d’un ou des deux seins diminue fortement le risque de cancer du sein. Le bénéfice est indiscutable et a été démontré par de nombreuses publications internationales.

Il sera proposé systématiquement une reconstruction mammaire immédiate durant la même intervention.

mastectomie prophylactique pour mutation Brca1 à Paris

Indications à la réalisation d'une mastectomie prophylactique

Les patientes porteuses certaines mutations géniques, la plus connue étant la mutation BRCA1 ou BRCA2 présentent un risque augmenté de survenue d’un cancer du sein et/ou de l’ovaire. Selon les études, le taux de survenue d’un cancer du sein avant 70 ans chez ces patientes varie de 45 à 70 %. En réalisant une mastectomie bilatérale prophylactique, le risque de développer un cancer n’est pas nul mais chute à 5 %.

Il existe plusieurs catégories de femmes ayant un risque élevé de développer un cancer du sein : 

  • Patientes jeunes sans histoire de cancer du sein mais porteuses de mutations génétiques connues pour augmenter le risque, les plus connues étant les mutations BRCA1 ou BRCA2. Une mastectomie bilatérale préventive peut leur être proposée.
  • Patientes ayant déjà eu un cancer d’un côté, faisant découvrir une mutation génétique et/ou avec de nombreux cas de cancers dans la famille. Une mastectomie du sein controlatéral peut alors être proposée.
  • Patientes présentant des anomalies mammaires étendues, considérées comme bénignes, mais nécessitant une surveillance rapprochée car elles augmentent le risque de survenue d’un cancer. Une mastectomie prophylactique peut être proposée.
  • Par contre, chez les femmes ayant déjà eu un cancer du sein d’un côté et n’ayant aucun risque génétique ou familial retrouvé, il n’est pas recommandé de réaliser une ablation de l’autre sein.

La décision de recourir ou non à une mastectomie prophylactique est personnelle. Même si son efficacité est indiscutable, il s’agit d’une intervention pouvant avoir un retentissement psychologique sur la qualité de vie. La décision doit être prise par la patiente après une information claire sur l’intervention et les techniques de reconstruction.

Les patientes ne souhaitant pas réaliser une ablation préventive des seins peuvent opter pour un surveillance stricte. L’objectif sera de détecter la survenue d’un cancer le plus tôt possible grâce à une surveillance tous les 6 mois par IRM et mammographie.

Technique chirurgicale d'une mastectomie prophylactique

L’intervention se réalise en 2 temps.

1. Mastectomie prophylactique

Lors d’une ablation préventive d’un ou des deux seins, le chirurgien retire l’ensemble de la glande mammaire. Il sera possible de conserver la peau, l’aréole et le mamelon des seins, afin d’améliorer le résultat esthétique de la reconstruction.

L’exérèse de la glande mammaire peut se faire selon les patientes par 3 types de cicatrices :

  • Sous le sein (cicatrice sous-mammaire)
  • Au niveau de l’aréole (cicatrice hémi-aréolaire supérieure ou inférieure)
  • Sur le côté externe du sein (cicatrice radiaire externe)

2. Reconstruction du sein

Elle est réalisée au cours de la même intervention chirurgicale.

Les techniques de reconstruction sont nombreuses, et le choix sera fait lors de la consultation pré-opératoire après discussion entre la patiente et le chirurgien :

  • Reconstruction mammaire par prothèses, technique la plus souvent utilisée dans ce cadre. En effet, les femmes réalisant une mastectomie prophylactique ne nécessiteront pas de radiothérapie. Il est donc tout à fait possible d’utiliser un implant mammaire pour reconstruire leur poitrine.
  • Reconstruction mammaire autologue par lambeau type DIEP pour les patientes ne désirant pas d’implant mammaire.

Une information sera délivrée sur les complications possibles liées aux différentes techniques de reconstruction, et sur la nécessité fréquente de retouches secondaires.


Pour les patientes porteuses d’une mutation BRCA1 ou BRCA2, le risque de cancer de l’ovaire est aussi considérablement augmenté (20 à 40 %). Il sera donc systématiquement proposé après 40 ans, la réalisation d’une ablation préventive des ovaires. Elle permet, en plus de réduire le risque de cancer d’origine ovarienne, et diminuer à elle seule le risque de cancer du sein.

Quelles sont les étapes d'une mastectomie prophylactique ?

Consultation pré-opératoire :

La décision de réaliser une mastectomie uni ou bilatérale préventive est une décision personnelle, qui ne doit jamais être prise dans la précipitation. Il s’agit d’une décision collégiale, prise en concertation avec la patiente et les différents acteurs spécialistes de la prise en charge : oncologue, oncogénéticien, chirurgien gynécologue, chirurgie plasticien…

Une consultation d’oncogénétique est systématique. En fonction de l’âge de la patiente, des différents antécédents familiaux retrouvés, de la présence ou non d’une mutation génétique, elle permettra d’évaluer le risque d’apparition d’un cancer du sein.

Une consultation avec un chirurgien onco-gynécologue  sera nécessaire pour discuter l’indication d’une annexectomie bilatérale associée.

Une information claire et précise devra être délivrée à la patiente :

  • Bénéfices de la mastectomie prophylactique.
  • Déroulement de l’intervention et de ses suites
  • Risques et conséquences esthétiques.
  • Alternatives à la chirurgie : surveillance tous les 6 mois des seins et des ovaires.
  • Proposition systématique d’un suivi psychologique avant toute décision.

Questions/réponses

À partir de quel âge peut-on réaliser une mastectomie prophylactique ?

La réponse du
Dr Haddad

Une mastectomie bilatérale préventive est le plus souvent proposée à partir de 30 ans, essentiellement dans le cadre des mutation génétique BRCA1.

Elle permet de réduire fortement le risque de survenue d’un cancer du sein, le faisant passer de 45-70 % à 5 %.

Une annexectomie (ablation des ovaires) est-elle nécessaire en cas de mutation BRCA1 ou BRCA2?

La réponse du
Dr Haddad

La présence d’une mutation génétique BRCA1 ou BRCA2, en plus d’augmenter le risque de cancer du sein, augmente également le risque de cancer des ovaires (risque de 20 à 40 %).

Si une de ces mutations est retrouvée (surtout BRCA1), il sera donc systématiquement proposé une annexectomie bilatérale préventive (ablation chirurgicale des ovaires). Elle permettra, en plus de diminuer considérablement le risque de cancer d’origine ovarienne, de diminuer le risque de survenue d’un cancer du sein.

L’intervention se discute après 40 ans une fois qu’il n’y a plus de désir de grossesses.

Quels sont les risques pour les enfants en cas de mutation génétique ?

La réponse du
Dr Haddad

En cas de mutation génétique (BRCA1, BRCA2, ou autres) retrouvé chez un patient, il sera proposé un dépistage des autres membres de la famille. Le risque de transmission à un enfant est d’une « chance » sur deux.

Ce dépistage, réalisé par un onco-généticien, permettra de dépister les patients porteurs de la mutation et leur proposer une prise en charge adaptée.

Quelles sont les mutations génétiques favorisant le cancer du sein ?

La réponse du
Dr Haddad

Les deux mutations les plus connues sont les mutations BRCA1 et BRCA2.

Parfois aucune mutation n’est retrouvée, mais l’histoire familiale (nombreux cas de cancers du sein) laisse penser qu’une mutation existe mais est encore inconnue à l’heure actuelle (empêchant son dépistage).

 

Posez votre question au Docteur Haddad

Bonjour,
J’envisage une mastectomie prophylactique combiné avec une ovariectomie car je suis porteuse du BRCA1.
Je ne souhaite pas de prothèse pour ma reconstruction mammaire, le lipofilling (seulement injection de ma propre graisse) est il possible?
Cordialement.
Mme PICARD

Bonjour Mme Picard,

Le lipofilling seul en reconstruction mammaire prophylactique n’est pas une option classique, mais peut être utilisé sous certaines conditions. Cela dépendra notamment du volume mammaire souhaité, du caractère uni ou bilatéral de votre reconstruction, et de la présence ou non de zones donneuses suffisantes. Si cette option est choisie, il ne s’agira pas d’une reconstruction réellement immédiate, car plusieurs séances d’injection de graisse sont le plus souvent nécessaires.

Pour information, pour les patientes ne souhaitant pas d’implants mammaires en reconstruction prophylactique, les options sont : les lambeaux pédiculés (lambeau de grand dorsal), les lambeaux libres (lambeau abdominal DIEP ou de cuisse PAP), ou les injections de graisses (lipofilling).

Bien cordialement,

Dr Kevin HADDAD

Bonjour, je souhaiterais savoir si il existe autant risque de perdre de son mamelon (après passif de cancer du sein avec radiothérapie) avec une reconstruction par prothèse qu’une reconstruction autologue ?
Merci bcp par avance, cordialement
,ff

Bonjour, j’aimerais savoir s’il est possible de faire une mastectomie à l’âge de 19 ans, en étant porteuse du gène BRCA2.
Merci cordialement

Bonsoir j’ai fait ma prise de sang ce matin pour voir si je suis porteuse du gène du cancer. On m’a dit si je serai positif je pouvais enlever mes seins avec une reconstruction j’ai 18 ans et ceci me dérange pas car je n’aime pas ma taille actuelle. Est-ce que je pourrais augmenter un peu ? Mais si je comprends bien je pourrais pas allaiter ? Est-ce qu’il faut vraiment enlever les glandes mammaires par prévention du cancer ?